Traitement social de la criminalité sexuelle pédophile : rapports de pouvoir et lutte des représentations entre agents chargés du contrôle et condamnés
Auteur / Autrice : | Guillaume Brie |
Direction : | Philippe Combessie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 21/09/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Éric Fassin |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Combessie, Éric Fassin, Jean-Michel Bessette, Jean-Michel Morin, Catherine Deschamps | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Michel Bessette, Jean-Michel Morin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les violences sexuelles perpétrées sur les enfants conduisent de plus en plus d’hommes en prison. Les interventions institutionnelles sur ces questions rappellent fortement l’indignité qui frappe ces individus-là : lourdeur des peines prononcées, surveillance et rétention de sûreté, par exemple. À partir de données issues d’une recherche empirique, j’analyse comment s’organise la société contemporaine par rapport à ce type de comportement. Le travail de terrain se déroule principalement par entretiens. D’abord avec des détenus condamnés pour ces faits. Puis avec des agents de détention (psychologues, psychiatres, conseillers d’insertion et de probation, surveillants, et juge de l’application des peines). Enfin avec des agents chargés de la prévention et de la répression : des gendarmes spécialisés sur les auditions de mineurs victimes (brigade de prévention) et des gendarmes enquêteurs spécialisés sur la traque de « pédophiles » sur Internet (brigade territoriale et de recherche). L’analyse des discours recueillis permet d’identifier les processus qui co-construisent la pluralité des points de vue. Et de comprendre comment les rapports de force se constituent autour de la question des comportements de violence sexuelle sur les enfants aujourd’hui. Aux résultats, il apparaît une lutte des représentations entre les différents agents rencontrés et les condamnés autour de la figure du « pédophile ». Les analyses de ces représentations croisées permettent d’expliquer, notamment, dans quelle mesure la force des dispositifs de prise en charge des condamnés affecte leurs capacités d’agir et déclenche, chez eux, une aspiration profonde à entrer dans l’espace du légitime et du « normal ».