Thèse soutenue

Sujet, corps, émancipation : les limites de l’intersubjectivisme dans la philosophie d’Axel Honneth

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Auteur / Autrice : Marco Angella
Direction : Stéphane Haber
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....)

Résumé

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Dans cette thèse, nous abordons la théorie de la reconnaissance d’Axel Honneth selon une double piste. En la considérant comme le renouveau de la tradition de la Théorie critique, nous y voyons, d’une part, un paradigme très fort, qui a réussi à continuer cette tradition tout en en renforçant, sous plusieurs aspects, les perspectives critiques. Nous soutenons cette hypothèse en établissant un lien entre ce renforcement et la récupération de problématiques liées au corps: pour augmenter son potentiel critique, la théorie doit se servir d’un concept fort de sujet, auquel elle ne peut parvenir qu’en se concentrant sur les multiples facettes de sa vie psychique et affective. Or Honneth nous semble avoir emprunté un tel chemin de récupération - la comparaison étant faite par rapport à ses prédécesseurs de l’école de Francfort (Horkheirner, Adorno, Habermas) - dans un contexte qui lui permet de donner à nouveau un sens à l’idée d’un « savoir émancipateur » comme but de la théorie. Cependant, cette reprise du corps présente selon nous des limites structurelles dans les fondements méthodologiques qu’a posé Honneth au commencement de son œuvre. La reprise du corps et, avec elle, le renforcement du sujet et du potentiel critico-négatif de la théorie, doit s’arrêter devant un intersubjectivisme très marqué et peu souple. C’est pourquoi nous visons, d’autre part, à mettre en évidence non seulement ces limites, mais aussi les chemins par lesquels nous pouvons peut-être les dépasser. Cela demande pourtant un changement de paradigme. Nous faisons les premiers pas dans cette direction en esquissant les lignes principales d’une philosophie du sujet qui intègre l’intersubjectivisme sans renoncer aux multiples interactions extra-intersubjectives (de l’intrapsychique à l’interaction avec le monde non humain, animé ainsi qu’inanimé), le but étant une radicalisation de la Théorie critique, indispensable selon nous au sein du contexte économique, politique et social actuel.