De la « goutte » au Calvados, entre artisanat et industrie, l’étonnant parcours d’un produit d’appellation
Auteur / Autrice : | Sylvie Pellerin Drion |
Direction : | Michel Lescure |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire contemporaine |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine2000-....) |
Mots clés
Résumé
Les fermiers de l’Ouest de la France distillent traditionnellement leur cidre pour en extraire une eau-de-vie locale appelée « goutte ». Pendant longtemps, cet alcool n’a pas d’autre ambition que d’être consommé en famille, donné en salaire aux ouvriers agricoles ou offert aux visiteurs de passage. Sa fabrication s’inscrit dans les coutumes ancestrales de la région. La distillation représente en outre un moyen d’utiliser les quantités de pommes ou poires dont la nature dote généreusement la Normandie et le pays d’Auge en particulier. Pourtant, cette production locale et artisanale a connu un essor tel au cours du XXe siècle que sa diffusion a largement dépassé les limites de sa région et de son pays. Le nom « Calvados » est devenu une dénomination familière qui a sa place dans le registre des alcools reconnus. L’objet de cette thèse est de comprendre comment cet alcool est sorti de l’anonymat et de déterminer les étapes qui ont ponctué son développement. Très lié à l’histoire locale, le Calvados a bénéficié de facteurs favorables qui lui ont permis d’accéder à une production industrielle. Mais il a aussi rencontré d’importants obstacles avant d’obtenir dans un contexte exceptionnel une appellation d’origine contrôlée, point de départ d’un nouvel essor. La période retenue s’étend sur un siècle, de 1860 qui voit la création des premières distilleries, jusqu’au début des années 1960 marquées par la fin du privilège héréditaire des bouilleurs de cru.