Thèse soutenue

Les cérémonies radiophoniques du Troisième Reich

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Muriel Favre
Direction : Henry Rousso
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine2000-....)

Résumé

FR  |  
EN

L’historiographie du nazisme a bien mis en évidence l’importance accordée aux fêtes collectives entre 1933 et 1945. Rares sont toutefois les études à avoir signalé que ces fêtes étaient retransmises en direct sur les ondes. Le présent travail reprend donc l’analyse en la centrant sur le rôle de la radio. Les retransmissions étaient relayées par l’ensemble des stations et suivies dans le cadre d’écoutes collectives. De ces deux aspects, on peut déduire que les fêtes publiques étaient non seulement destinées aux spectateurs sur place, mais aussi et surtout au plus grand nombre possible d’auditeurs. D. Dayan et E. Katz désignent du terme de « cérémonies télévisées » les grands événements diffusés en direct à la télévision. Sur ce modèle, on peut qualifier les fêtes du IIIe Reich de cérémonies radiophoniques. I. Kershaw a montré en quoi Hitler avait exercé un pouvoir de nature charismatique. Ce type de pouvoir suppose que le chef et ses partisans entretiennent des rapports personnels. Cela n’était pas le cas dans la réalité. Les cérémonies radiophoniques contribuèrent cependant à créer l’illusion qu’il pouvait en être ainsi. Le pouvoir charismatique oblige le chef à apporter régulièrement la preuve de sa légitimité. En ce qu’elles rendaient visible le soutien populaire dont jouissait Hitler, les cérémonies radiophoniques furent un moyen de parvenir à ce but. Pour ces deux raisons, le dispositif peut être considéré comme une composante essentielle de la structure du pouvoir sous le IIIe Reich. Les cérémonies radiophoniques conduisirent enfin les Allemands à faire l’expérience de la « communauté du peuple » et à s’engager ainsi en faveur d’un projet fondamental du nazisme.