Thèse soutenue

Le concept d’immanence dans la philosophie de Gilles Deleuze

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Auteur / Autrice : Marcelo Sebastián Antonelli Marangi
Direction : Laurence CornuEdgardo Castro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Patrice Vermeren, Alcira Bonilla

Résumé

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Nous abordons dans ce travail le concept d’immanence dans l’œuvre de Gilles Deleuze. Notre hypothèse est qu’il s’agit d’une notion ontologique, noologique, politique et éthique qui constitue le noyau de son projet philosophique. La dimension ontologique renvoie à la réélaboration de la thèse scotiste de l’univocité de l’être et à la compréhension de l’immanence spinoziste comme « panthéisme expressif ». La dimension noologique envisage l’immanence comme un « plan » dans le cadre de la conception deleuzienne de la pensée et de la philosophie, présentée comme un point de litige par rapport à l’approche de l’immanence posée en termes de « fonds » de François Jullien. D’un point de vue politique, l’idée d’« axiomatique post historique » désigne le fonctionnement de l’immanence capitaliste, dont le caractère de « fin de l’histoire » est mis en jeu avec la thèse de Kojève. L’aspect éthique s’articule selon trois axes autour de l’idée d’« immanence pratique ». Tout d’abord, nous analysons des postulats qui constituent le croisement entre Nietzsche et Spinoza (valorisation du corps, définition de l’éthique comme éthologie, apologie de la joie). En second, nous abordons le nihilisme, conçu comme un effet de positions de transcendance. Il excède le cadre nietzschéen et devient « ressentiment » face à l’évènement, en se rachetant grâce à l’amor fati, et renvoie à la « perte du monde », dont l’issue est possible par la « croyance en ce monde-ci ». Troisièmement, dans l’horizon vitaliste, nous travaillons la question du désir comme principe immanent d’une expérimentation prudente et le « corps sans organes » comme « plan d’immanence » du désir.