Thèse soutenue

Poétique de la divergence : le cinéma d'Oliveira à la lumière de Pessoa (et de Godard)

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Auteur / Autrice : Guillaume Bourgois
Direction : Suzanne Liandrat-Guigues
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)

Résumé

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Le travail de recherche étudie l’œuvre cinématographique de Manoel de Oliveira à la lumière de la poésie de Fernando Pessoa et de certains films de Jean-Luc Godard des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. L’analyse nécessite l’intervention d’un concept théorique, celui de divergence, qui permet de rendre compte de la singularité des poétiques d’Oliveira, de Pessoa et de Godard, en montrant comment ces trois artistes ont élaboré des œuvres qui prennent appui sur les écarts, les dérivations et les non-raccords – grâce auxquels leurs créations, loin de s’en tenir à des apories ou des antinomies, reflètent l’opacité et la multiplicité du réel. La première partie fait apparaître la façon dont l’action de la divergence met à mal les repères traditionnels (le sujet, l’espace, le temps, le mouvement) au sein des œuvres des deux cinéastes et du poète, ce qui oblige le travail de recherche à s’inscrire en dehors d’une perspective synthétique classique. La deuxième partie, consacrée à l’utilisation du texte par les trois artistes, montre qu’Oliveira, Pessoa et Godard font un usage éminemment cinématographique du texte : ils soumettent, chacun à sa façon, la matière textuelle à des variations différentielles et la mettent ainsi en mouvement. La troisième partie s’intéresse à la dimension politique de l’action de la divergence. Elle met en évidence la manière dont Oliveira et Pessoa élaborent une modélisation différentielle de l’histoire portugaise, grâce à laquelle ils rejoignent les réflexions sur le futur de l’Europe de ''Film socialisme'' de Godard – en particulier en ce qui concerne la dimension politique que ce dernier attribue au montage.