Au défaut des langues : poésie et traduction chez Stéphane Mallarmé, Paul Valéry et Paul Claudel
Auteur / Autrice : | Pauline Galli |
Direction : | Jean-Nicolas Illouz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature Française |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Résumé
Ce travail s’attache à démontrer la place centrale des travaux de traduction de trois auteurs : Stéphane Mallarmé, Paul Valéry et Paul Claudel. Leur activité de traducteur contient, implicite, une poétique, qu’il s’agit de révéler dans cette étude. En renouvelant l’approche de ces traductions, et en ne la limitant plus à une perspective strictement traductologique ou philologique, leur valeur théorique apparaît, ainsi que leur lien direct avec la pensée poétique de leur auteur. Les traductions de ce corpus reflètent des choix poétiques singuliers, dont elles donnent une image fidèle et complexe. Au-delà de leur valeur individuelle, elles offrent également une grande cohérence dans leur ensemble. Ainsi la traduction se révèle-t-elle une synthèse des grandes questions poétiques de la modernité – celles de l’auteur et de l’altérité en particulier. Cette perspective permet également de rompre avec une histoire littéraire linéaire, puisque la traduction est par définition un va-et-vient des œuvres à travers le temps. Dès lors, le rapport de filiation entre Mallarmé, Valéry, et Claudel, peut être remis en question. L’étude des traductions de ces auteurs permet donc de dévoiler la vivacité des œuvres : celle des textes originaux, mais également de leurs traductions. Cette vivacité est, certes, esthétique, mais elle possède avant tout une portée théorique qui dépasse la stricte chronologie. La démarche choisie permet donc de dévoiler la poétique tacite à l’œuvre dans le travail traduction, tout en proposant une réflexion plus vaste sur un moment spécifique de la pensée du langage et de la poésie.