Qu'est-ce qu'un noir ? : pour une critique du multiculturalisme
Auteur / Autrice : | Angélica Montes Montoya |
Direction : | Patrice Vermeren |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-René Garcia |
Examinateurs / Examinatrices : Muhamedin Kullashi, Lamine Mahamadou Sagna | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Delfin Grueso, Susana Villavicencio |
Mots clés
Résumé
Cette thèse propose une critique de la théorie du multiculturalisme politique d’origine nord-américaine (Taylor, Kymlicka), en en analysant les limites à l’épreuve d’une singularité, la population noire en Colombie. En effet, le traitement politique et juridique de la pluralité culturelle en Colombie a été mis en œuvre en s’inspirant de cette théorie à partir de la Constitution de 1991. Vingt ans plus tard, on observe que l’application de ce modèle génère des pratiques, sociales et discursives, indésirables autour de la pluralité culturelle, dont la création d’une identité « afro » devenue un élément-clé dans la définition de la condition d’être noir en Colombie. Dans ce contexte, on présente comment le discours du multiculturalisme politique réveille des identités endormies et/ou effacées (Indigènes et Noirs), qui réclament leur place dans la vie sociale et politique, et bénéficier de droits spéciaux tenant compte de leur particularité culturelle et de leur histoire. A cet effet, certaines identités, dont l’identité « afro », vont avoir recours à un « essentialisme stratégique » des identités etnnoculturelles collectives, provoquant des tensions au sein de la société. On explore ensuite l’existence d’une approche alternative de la pluralité culturelle dans la pensée française contemporaine, à travers les propositions de Wieviorka (diversité) et de Glissant (créolisation). Entre ces différentes positions (nord-américaine et française), renvoyant chacune à une vision de la pluralité et de la forme politique que celle-ci doit prendre, il ne s’agit pas tant de choisir que d’examiner en quoi elles traduisent une difficulté commune à penser la pluralité ou la multiculturalité.