Thèse soutenue

La politique de la citoyenneté en Europe : appartenance et citoyenneté : population et évolution des concepts sociopolitiques de la citoyenneté dans l’Union européenne

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Filippo Bignami
Direction : Aïssa Kadri
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 8

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse retrace de façon innovante les différentes conceptions de la transformation socio-politique de la citoyenneté qui ont émergé au cours de l’intégration européenne. La recherche sur la citoyenneté européenne s’est beaucoup concentrée sur un axe sceptique, reposant sur le modèle de la citoyenneté de l’Etat-nation (aussi appelé la vision du non demos), et sur un axe plus visionnaire, interprétant l’évolution des droits au sein de l’UE comme une séparation post-nationale de la citoyenneté et de la nationalité. Ces lignes normatives ont eu tendance à laisser de côté la réflexion sur ce que devrait être la citoyenneté européenne, pour à la place rendre compte de ce qu’elle est (et de ce qu’elle pourrait être à l’avenir). Le point de départ de cette recherche réside dans l’identification d’un nouveau modèle de régime politique et dans une relecture critique des publications sur la citoyenneté européenne, d’un point de vue politique, social et historique. Cette thèse cherche à dépasser les précédents écrits par une étude tant empirique que théorique de l’évolution du concept de citoyenneté européenne, partant d’une définition de la dimension fonctionnelle et politique qui sous-tend le concept de citoyenneté. Sur le plan théorique, elle évite l’approche typiquement adoptée par les études sur la citoyenneté. Pour ce faire, elle définit la citoyenneté comme un statut des individus au travers de quatre dimensions analytiques qui se recoupent : a) l’adhésion, dans le cadre de l’élargissement européen, dépendant des politiques ; b) les droits, dans une optique néo-fonctionnaliste ; c) la participation, dans les acceptions modernes de la politique ; d) l’identité comme conséquence ultime dans le cadre des politiques actuelles. Ceci aboutit à une théorie dynamique basée sur les transformations et les évolutions politiques de la citoyenneté au sein des régimes politiques et des institutions socio-politiques de l’UE. Dans un cadre changeant, l’apparition des dimensions et les rapports que celles-ci entretiennent les unes avec les autres ne sont pas donnés a priori, mais doivent être examinés dans la pratique. Afin d’atteindre l’objectif susmentionné, la thèse est organisée en sept chapitres pour suivre une progression cohérente des causes vers les conséquences. Le premier chapitre regroupe, cartographie et organise les principales théories de la citoyenneté, mettant l’accent sur le concept et dégageant les dimensions de la citoyenneté. Le deuxième chapitre approfondit le concept de citoyenneté européenne. Le troisième chapitre définit les conceptions ressortant de recherches autour de la citoyenneté dans l’Union Européenne, en termes de méthodologie et de dimensions du champ empirique. Le quatrième chapitre analyse en détail les conceptions de la citoyenneté dans les pratiques politiques de l’Union Européenne, avec un prisme longitudinal, afin de définir quelles étaient (et sont/seront) les caractéristiques de l’Etat-Nation dans ce champ d’étude précis. Le cinquième chapitre mène une revue historique des conceptions de la citoyenneté au sein du processus constitutionnel européen. Le sixième chapitre est une étude au cœur du sujet, visant à répertorier l’état des connaissances autour de la citoyenneté (européenne) grâce à un panel représentatif. Le dernier chapitre apporte des conclusions et tente de proposer des perspectives sur l’évolution de la citoyenneté européenne.