Thèse soutenue

Mise en demeure de la communauté : hétérologies politiques de Georges Bataille

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Auteur / Autrice : Mathilde Girard
Direction : Alain Brossat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 8

Mots clés

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Résumé

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La communauté est divisée, entre sa construction politique et ses expressions tragiques. Elle est aussi le milieu par lequel la philosophie transfère ses vérités dans le champ politique. En exposant ces propositions à celles de Platon et d’Aristote, notre travail souligne dans un premier temps la place du mythe dans la naissance de la communauté politique, et l’intervention de la tragédie qui met en jeu la mémoire des conflits internes à la cité, et oblige celle-ci à s’y confronter. Dionysos et le danger qu’il porte avec lui de cité en cité est la divinité – rebutée – avec laquelle nous entrons dans une généalogie de la communauté bataillienne. En suivant les expériences et les interventions de Bataille dans différents groupes – revues, collèges et sociétés secrètes –, nous tissons des représentations de l’homme et de la communauté, à partir desquelles nous revenons sur les interprétations que Jean-Luc Nancy et Maurice Blanchot ont proposé après lui. Parce qu’il a constitué une communauté pour répondre à la montée des fascismes, et parce qu’il s’en est ensuite détourné pour s’engager dans l’expérience intérieure, Bataille témoigna de l’expérience du déclin de la communauté. Si les totalitarismes donnèrent lieu à des formes d’absolutisation de la communauté, il s’agit ici d’interroger la place de Bataille dans ces réflexions et de mesurer la part de sa pensée et de ses expériences qu’elles ont écartée. La part souveraine, érotique et sacrée qui traverse la communauté et la déborde, est ainsi cette part que nous rappelons finalement pour montrer l’importance de la souveraineté et du non-savoir dans une pensée politique que Bataille met à l’épreuve des événements de son temps.