Thèse soutenue

Rythme, geste, montage : esquisse pour une technologico-politique par le cinéma

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Auteur / Autrice : Roman Dominguez Jimenez
Direction : Alain Brossat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 8

Résumé

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Notre objectif est de proposer des concepts philosophiques qui puissent contribuer à susciter une politique distincte de celle de la souveraineté étatique et des régimes représentatifs. Il nous semble que si la politique se trouve désormais remplacée par une gestion managériale où souvent les institutions souveraines ne jouent que le rôle de figurantes, c’est moins dû à un échec des projets de la modernité ou à une crise de civilisation liée à une supposée phase finale du capitalisme, qu’à cause d’une dérive technologique au cours de laquelle toute politique ne cesse de renvoyer à l’image et au montage. L’image en mouvement reproductible par des moyens techniques industriels, dont le premier a été le cinéma, a changé notre rapport au temps et donc à l’archive. Celle-ci n’est pas la mémoire, mais le dispositif technique de l’arkhè. Par là, l’archive définit autant le sens du temps que le lieu d’inscription du pouvoir, de l’autorité, de la loi. Nos institutions politiques ont été construites à partir des inscriptions archivistiques sur une surface scripturale. Mais notre temps est celui d’une surface où l’inscription se trouve remplacée par la modulation des événements tout au long d’un montage généralisé. Si bien qu’il est possible de définir le XXe siècle comme celui où la politique est devenue la continuation du montage par d’autres moyens. Nous proposerons une double généalogie technologico-politique : celle du statut contemporain de nos démocraties telles qu’elles s’exhibent dans l’image-montage et celle qui pourra éventuellement tracer les voies d’un autre krátos du peuple, tel que nous le trouvons dans le rythme chez Tarr et dans le geste chez Ozu.