The ''various steps of the spriritual traveller'' : George Keith (1639-1716) et la mobilité religieuse dans le monde britannique au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles
Auteur / Autrice : | Louisiane Ferlier |
Direction : | Lucienne Germain |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et culture des sociétés anglophones |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
Cette thèse se propose de reconstruire le parcours religieux, intellectuel et géographique de George Keith (1639-1 1716) afin d'illustrer la polymorphie des croyances au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles dans le monde britannique. La confession religieuse était un enjeu crucial autant pour la construction de l'identité individuelle que pour l'expansion territoriale du Royaume et de ce fait était le sujet de controverses continuelles de la Restauration au règne d'Anne. Presbytérien d'Aberdeen, Keith se convertit au quakerisme en 1664. À la suite d'une incursion schismatique dans le contexte de la colonisation quaker de la Pennsylvanie, il rejoignit finalement l'Église anglicane à Londres en 1700. Correspondant philosophique, prêcheur, missionnaire et surtout auteur, il fit de la religion sa seule occupation rémunératrice avec les mathématiques. Fasciné par la problématique de la transmission de la vérité divine, Keith parcourt les options religieuses qui lui semblent accompagner le mieux le croyant dans sa recherche spirituelle. Cette fluidité confessionnelle, de l'orthodoxie à l'hétérodoxie, entraîne également une mobilité géographique. La trajectoire de Keith traverse les paysages religieux de l'Ecosse, des colonies britanniques américaines et de l'Angleterre. Cette étude est organisée de façon chrono-thématique afin de suivre les étapes de ce voyage spirituel. La formation intellectuelle de Keith dans l'Ecosse de la Restauration est examinée comme le point de départ de cette trajectoire. Son parcours au sein de la Société des Amis est ensuite retracé puis la biographie s'achève sur les modalités de sa conformation à l'anglicanisme. Par l'étude des ouvrages de Keith et de leur production matérielle, cette thèse donne à lire quelques-unes des évolutions théologiques de la définition de la croyance et du savoir dans l'espace britannique de la modernité des XVIIe et XVIIIe siècles.