L' Iliade parodique : la comédie française et la ville 1550-1650
Auteur / Autrice : | Goulven Hervé Oiry |
Direction : | Pascal Debailly |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | [Histoire et sémiologie du texte et de l'image] |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
Notre propos croise les lettres et l'urbanisme. Il analyse la comédie française des années 1550-1650 sous l'angle de la relation qu'elle entretient à la ville. Les arts poétiques mais aussi les traités architecturaux assignent au théâtre du rire la représentation de la société citadine quotidienne. Farce et comédie de surcroît, avant d'être des genres littéraires bien identifiés, sont des spectacles urbains. La recherche explore dans ses deux premières parties la réciprocité des liens entre le théâtre et la ville. Elle établit que la cité comique est en partie une ville-spectacle, et montre que cette image est à rapporter à une société elle-même en voie de « théâtralisation ». Le rire et la ville renvoient l'un à l'autre ; la comédie se présente comme un révélateur et un catalyseur du processus d'« urbanisation ». La troisième partie envisage la cité comme emboîtement d'échelles. La comédie des années 1550-1650 apparaît dès lors comme un jeu avec les limites urbaines. Déclinant la métaphore de la conquête et du siège, les textes tissent une correspondance entre les portes de la ville, les portes des logis et les sexes des jeunes premières. Sonder les fondements de cette matrice analogique permet d'éclairer le sens de la dramaturgie comique autant que de réfléchir aux fondements symboliques du phénomène citadin. L'imaginaire de la ville-théâtre interroge le rapport qui rattache la libido à la guerre. La comédie, considérée sous l'angle de son fonctionnement spatial, est un siège de ville parodique. Elle engage une réflexion sur l'ordre généalogique pour mettre en scène les fondements du droit.