Voluptés macabres : la nécrophilie en France au XIXe siècle
Auteur / Autrice : | Amandine Malivin |
Direction : | Gabrielle Houbre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
En 1849, la société française est confrontée à une affaire de violations de sépultures considérée par tous comme inédite. Le procès du sergent Bertrand révèle alors l'existence d'un comportement sexuel déviant, ne portant pas encore le nom de « nécrophilie ». À partir de cette affaire, des discours et des représentations prennent forme autour du nécrophile, dans le domaine médical, mais aussi juridique, et le sujet est également l'objet d'une curiosité certaine chez un public plus large, tiraillé entre le dégoût et la fascination. Ces discours et représentations sont inspirés tant par les cas avérés que par un imaginaire collectif parfois ancien, et mêlent le juridique, le médical, au surnaturel. Parce qu'elle transgresse à la fois les normes sexuelles et celles qui encadrent les rapports au cadavre, la nécrophilie est au XIXe siècle un objet d'études et de questionnements. Mais elle est aussi, par son fort pouvoir évocateur, un support largement utilisés par les créateurs qui expriment à travers sa mise en scène des fantasmes ou des angoisses relatifs aux normes imposées par la société en matière de relations entre les sexes et de sentiments. En s'intéressant aux réactions générées par la transgression nécrophile ainsi qu'aux réinterprétations et mises en scène auxquelles elle donne lieu, ce travail a donc pour objet de questionner la société française du XIXe siècle sur ses rapports à la déviance, à la sexualité, au corps, au genre, aux sentiments amoureux et à la mort.