Thèse soutenue

Evolution et adaptation du virus chikungunya vis-à-vis des ses hôtes vecteurs

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Auteur / Autrice : Camilo Arias Goeta
Direction : Anna-Bella Failloux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Diversité du Vivant
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 6

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les arbovirus se caractérisent par un taux de mutation élevé mais leur cycle de transmission nécessitant à la fois une réplication chez un vertébré et un invertébré tend à limiter leur évolution. Un changement d’hôtes peut favoriser l’émergence de nouveaux variants. Ainsi, lors de l’émergence du virus chikungunya (CHIKV) dans l’Océan Indien en 2004, un nouveau variant épidémique portant un changement d’acide aminé dans la glycoprotéine E1, a été associé à une meilleure transmission par le vecteur secondaire, Aedes albopictus. Nous avons montré que lorsque le variant d’origine et le variant épidémique sont proposés à proportions égales dans un même repas sanguin, le variant épidémique était préférentiellement transmis chez Ae. Albopictus. En revanche, lorsque les deux variants ont été inoculés par voie intrathoracique, permettant de court-circuiter la barrière intestinale, ce variant n’était plus sélectionné chez Ae. Albopictus. Ceci met en évidence le rôle clé de cette barrière dans la sélection du variant épidémique. D’autres mutations pourraient être favorisées par le changement d’hôtes. Nous avons donc évalué si l’alternance d’hôtes pouvait limiter l’évolution du CHIKV compromettant sa fitness. Le variant épidémique du CHIKV a été passé en série ou en alternance sur des cellules de mammifère et de moustique. Après 30 passages, les souches virales ont été caractérisées génétiquement et phénotypiquement. Dans ces conditions expérimentales l’alternance d’hôtes ne limite pas l’évolution du CHIKV. Par contre, nous avons identifié de nouvelles substitutions d’acides aminés dans la glycoprotéine E2 qui pourraient moduler la compétence vectorielle du moustique