Thèse soutenue

Santé et mortalité des enfants en Côte d'Ivoire urbaine : vers une réduction de l’avantage urbain ?

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Rosine Addy Mosso
Direction : Maryse Gaimard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Démographie
Date : Soutenance le 29/10/2012
Etablissement(s) : Paris 5
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019)
Jury : Président / Présidente : Yves Charbit
Examinateurs / Examinatrices : Maryse Gaimard, Michèle Dion, Christophe Bergouignan, Koffi N'Guessan
Rapporteurs / Rapporteuses : Michèle Dion, Christophe Bergouignan

Résumé

FR  |  
EN

L’amélioration de la survie des enfants demeure au cœur des préoccupations sanitaires en Afrique subsaharienne où la transition sanitaire est en panne depuis 1990. Ce contexte de crise sanitaire est concomitant à une récession économique et à une forte croissance urbaine. L’expansion rapide de la population citadine constitue aujourd’hui un défi majeur de santé publique. A l’instar de ses pairs africains, la Côte d’Ivoire, qui a expérimenté une forte croissance urbaine depuis 1960, a connu au cours des deux dernières décennies une absence de progrès notable en matière de réduction de la mortalité des enfants. L’analyse des tendances selon le milieu de résidence révèle un recul de la mortalité relativement plus important en milieu rural que dans les villes ivoiriennes. Cette situation amène à s’interroger sur les facteurs explicatifs de l’évolution de la mortalité des enfants vivant en milieu urbain ivoirien. L'objectif principal de la thèse est d’appréhender les facteurs explicatifs du ralentissement de la baisse de la mortalité des enfants vivant en milieu urbain ivoirien. L’analyse, basée sur les données démographiques et sanitaires réalisées entre 1994 et 2005, apprécie les effets de l’environnement contextuel démo-économique et sanitaire sur la dynamique de la mortalité et examine l’hypothèse d’une dégradation de la survie dans les milieux urbains pauvres. Deux constats ressortent des analyses. D’une part, il existe un réel ralentissement des progrès en matière d’amélioration de la survie des enfants dans les villes ivoiriennes, notamment à Abidjan. D’autre part, si les inégalités socio-économiques conduisent à des inégalités sanitaires, la dégradation de la survie concerne davantage les enfants des classes moyennes et aisées que ceux des ménages les plus démunis. En outre, la dimension sociale joue un rôle davantage important dans le comportement maternel en matière de recours aux soins: l’utilisation des services de santé étant relativement plus fréquente chez les mères issues de ménages de grande taille ou chez les migrantes. L’analyse révèle également une accentuation de l’influence des facteurs environnementaux sur la survie des enfants entre 1994 et 2005 et une précarité des conditions d’habitat.