Thèse soutenue

La recomposition d’une aristocratie ouvrière : Enquête ethnographique aux chantiers navals de Saint-Nazaire

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Auteur / Autrice : Pauline Seiller
Direction : Olivier Schwartz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 19/11/2012
Etablissement(s) : Paris 5
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Beaud
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Schwartz, Stéphane Beaud, Jean-Noël Retière, Serge Paugam, Yasmine Siblot
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Noël Retière, Serge Paugam

Résumé

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A partir d’une enquête ethnographique menée durant cinq ans aux chantiers navals deSaint-Nazaire, cette recherche met en évidence l’hétérogénéité du monde ouvriercontemporain et analyse plus spécifiquement la condition des ouvriers qui constituent laminorité stable sur ce site industriel : les ouvriers Chantiers, recrutés directement parl’entreprise donneuse d’ordres.La thèse présente en premier lieu les qualités qui font de ces ouvriers une aristocratieouvrière au sein d’un monde ouvrier caractérisé par son éclatement. Insérés dansl’emploi stable, dans une entreprise qui leur confère des gratifications matérielles etsymboliques, aux côtés de figures ouvrières plus précaires (intérimaires, ouvriers soustraitants,ouvriers immigrés), les ouvriers Chantiers constituent une fraction ouvrière« stable et honorable ». Ils conservent également certains traits traditionnels du mondeouvrier qui montrent qu’ils ne sont que partiellement affectés par les mutations encours. La thèse étudie ensuite les effets des transformations industrielles sur ces ouvriersstables. Les évolutions du travail ouvrier, les segmentations internes au groupeprofessionnel et les processus de mise en concurrence des salariés participent à larecomposition de cette aristocratie ouvrière. De plus, les modes de gestion de la maind’oeuvre,basés sur le recours massif à la sous-traitance (nationale et étrangère),contribuent à nourrir le sentiment de déstabilisation des ouvriers Chantiers. La présencedes ouvriers sous-traitants est effectivement perçue comme une « menace » et rendtangible le risque de précarisation du « noyau stable ».