Vices et vertus de l’interprétation, Diderot en quête d’éthique (1773-1784)
| Auteur / Autrice : | Charles Vincent |
| Direction : | Michel Delon |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Littérature française |
| Date : | Soutenance le 19/11/2012 |
| Etablissement(s) : | Paris 4 |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CELLF 17e-18e (1967-2013) |
| Jury : | Président / Présidente : Marie Leca-Tsiomis |
| Examinateurs / Examinatrices : Michel Delon, Olivier Ferret, Pierre Frantz, Caroline Warman |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Notre thèse vise à interpréter le décousu du discours moral de Diderot depuis son voyage à Saint-Pétersbourg jusqu’à sa mort (1773-1784), à l’aide de quatre disciplines : analyse de controverses, logique, épistémologie et herméneutique. Le philosophe vieillissant a fait l’objet d’une triple critique : incohérence philosophique, hypocrisie morale et décousu stylistique. Cette image d’une girouette un peu sénile et un peu lâche est pour partie le résultat d’une lecture simplificatrice, initiée par les Antiphilosophes dès l’époque des Lumières, et pour partie le résultat d’une écriture et d’une pensée plurielle, dont la complexité échappe. Le philosophe vieillissant étudie la morale de différents points de vue complémentaires ou antagonistes, oscillant entre la recherche d’une norme universelle du bien et l’étude des circonstances qui font varier les comportements. Nous proposons de lire son œuvre ultime à l’aune de l’encyclopédisme comme une anamorphose jouant de plusieurs thèmes, savoirs et écritures. La cohérence de sa morale dépend alors du point de vue que le lecteur ou le critique adopte. Diderot, conscient que la multiplicité des regards et des styles qu’il propose sur la morale risque d’en troubler la cohérence, réfléchit, dans l’Essai sur les règnes de Claude et de Néron, à une éthique de l’interprétation. Il propose un mode lecture de l’œuvre et la vie de Sénèque qui vaut aussi pour son époque et pour lui-même. Loin de dissoudre l’exigence d’une morale universelle dans l’infinie variation des cultures, des circonstances et des langues, l’interprétation bienveillante rapproche les cultures autant que les différentes conceptions du bien.