Curarum dulce lenimen. Du document musical au monument dévotionnel : Innocentius Dammonis et le Laude libro primo, Venezia, 1508
Auteur / Autrice : | Fanch Thoraval |
Direction : | Frédéric Billiet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musicologie et histoire |
Date : | Soutenance le 13/12/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 4 en cotutelle avec Università Ca' Foscari Venezia (Venise, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Patrimoines et Langages Musicaux (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Agostino Ziino |
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Billiet, David Bryant, David Fiala |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le Laude libro primo est un document bien connu qui, depuis le début du siècle dernier, a fait l'objet de plusieurs études. Fait assez exceptionnel pour un recueil de laude polyphoniques de la période, il transmet un répertoire composé par un unique musicien, un chanoine régulier dont l'appartenance à la congrégation réformatrice de San Salvatore constitue la seule donnée biographique établie. Considérées comme caractéristiques de la culture musicale de dévotion du nord-est de l'Italie, les compositions d'Innocentius Dammonis ont successivement été perçues comme étant destinées à l'usage de ses coreligionnaires ou, au contraire, à celui des différentes confréries laïques vénitiennes. L'observation de la culture musicale, théologique et littéraire mise en mémoire dans ce document permet de le présenter sous une autre lumière. En distinguant la part de la conception éditoriale du livre imputable à l'imprimeur de celle due à l'auteur lui-même, il est possible d'envisager les moyens par lesquels ce dernier a pu vouloir le présenter au public. Il ressort d'une étude onomastique que le musicien est probablement un ultramontain, actif dans divers monastères de la congrégation dans laquelle il paraît avoir été très impliqué. Le Laude libro primo semble ainsi moins s'inscrire dans une tradition locale (vénitienne) que dans un projet individuel dont la congrégation de San Salvatore constitue, en partie, le cadre intellectuel. Ce constat suggère une autre approche des choix compositionnels effectués par le chanoine. Parfois atypiques pour ce type de répertoire, ceux-ci ne semblent pas procéder de l'opposition savant-populaire (ou de son corollaire complexe-simple) qui constitue la principale grille d'analyse des laude polyphoniques ; ils s'avèrent avant tout être au service d'un projet dévotionnel mené par un spécialiste (un clerc) qui mêle les arguments moraux aux références bucoliques et pétrarquiennes.