Philippe de Gueldre (1465-1547), « royne de Sicile » et « povre ver de terre »
Auteur / Autrice : | Ghislain Tranié |
Direction : | Denis Crouzet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne |
Date : | Soutenance le 06/10/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris ; 1999-....) |
Jury : | Président / Présidente : Yves-Marie Bercé |
Examinateurs / Examinatrices : Denis Crouzet, Laurent Bourquin, Olivier Christin, Philippe Martin, Virginia Reinburg |
Mots clés
Résumé
Philippe de Gueldre, duchesse de Lorraine puis religieuse au couvent des Pauvres clarisses de Pont-à-Mousson, est une figure de la Lorraine ducale assez méconnue au-delà. Demoiselle d’honneur de Marie de Bourgogne, un temps tutrice de l’enfant Marguerite d’Autriche, instrument de la politique d’Anne de France, confidente de la bienheureuse Marguerite de Lorraine, mère des « guerriers de Dieu » de Saverne, patronne des Colettines, etc. : celle qui signe « royne de Sicile » à la cour ducale, « povre ver de terre » en religion, offre un exemple du pouvoir et du rayonnement des dames autour de 1500. Car, dans les cours de l’espace franco-bourguignon, les dames sont des acteurs incontournables. Appréhender les pratiques d’une dame devenue religieuse passe cependant d’abord par une étude des représentations du féminin, des imaginaires politiques, sociaux, culturels et religieux qui s’emparent de cette figure du féminin, et des pratiques que peuvent développer des acteurs au féminin. Pour Philippe de Gueldre, l’analyse se démarque d’une vision duale qui opposerait la duchesse à la religieuse. Elle propose une lecture centrée sur ses pratiques, sur son rôle dans l’élaboration du capital identitaire des Lorrains, sur son insertion dans la réforme monastique et, enfin, sur le hiatus entre son assimilation mariale pour des Lorrains en croisade, ses propres dévotions, et les traces d’une religiosité riche, complexe et projetée dans une temporalité nouvelle. La vie de Philippe de Gueldre n’est alors que la première d’une série de vies recomposées et remodelées tant que dure l’État lorrain, et dont l’examen permet de préciser les modalités de la mémoire d’une dame et d’une religieuse.