Thèse soutenue

Émergence et problème corps-esprit : vers une caractérisation contemporaine de la notion d’émergence et de son application en sciences cognitives
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Auteur / Autrice : Anaïs Soubeyran
Direction : Daniel Andler
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 19/12/2012
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Rationalités contemporaines (Paris)
Jury : Président / Présidente : Max Kistler
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Andler, René Doursat, Álvaro Moreno Bergareche, Gertrudis Van de Vijver

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans la posture émergentiste classique et sa réinterprétation par les premières sciences cognitives, la notion d'émergence ne fait que traduire un consensus anti-réductionniste et n'a aucune véritable pertinence explicative. Pourtant aujourd'hui, les systèmes multi-agents en informatique et la théorie des systèmes dynamiques non linéaires en physique et en biologie, permettent d'ouvrir la «boîte noire» de l'émergence.Il devient possible de définir l'émergence non plus comme la survenance magique de propriétés ontologiquement irréductibles, mais comme la bifurcation dynamique d'un système vers une organisation macroscopique robuste computationnellement et fonctionnellement irréductible, c'est-à-dire non interprétable en termes des propriétés micro-causales du niveau de base. Les propriétés émergentes n'existent qu'en tant qu'elles sont fonctionnelles pour un détecteur de haut niveau.Si des systèmes physiques peuvent instancier des propriétés fonctionnellement irréductibles et relatives à un certain niveau de détection, alors l'irréductibilité fonctionnelle n'est par un argument contre le physicalisme, etil n'est plus possible d'affirmer qu'une propriété n'est pas fonctionnelle simplement parce que l'on ne parvient pas à la fonctionnaliser, puisque son impossible fonctionnalisation peut signifier que l'on ne se situe pas au bonniveau de détection. L'irréductibilité fonctionnelle des propriétés phénoménales ne serait donc pas un argument suffisant pour les exclure du domaine physique. La notion d'émergence ne permet pas de résoudre le problème corps-esprit, mais elle permet d'envisager qu'un tel « problème difficile » puisse survenir dans cadrephysicaliste.