Passion et Esthétique : le pathétique amoureux dans la poésie hellénistique
Auteur / Autrice : | Bénédicte Daniel-Muller |
Direction : | Alain Billault |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études grecques |
Date : | Soutenance le 15/12/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Édition, Interprétation, Traduction des Textes Anciens (Paris, France) |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Arnould |
Examinateurs / Examinatrices : Alain Billault, Christophe Cusset, Michel Fartzoff |
Mots clés
Résumé
Il est reconnu que la poésie hellénistique a donné à l’expression du sentiment amoureux une importance inédite, mais la rupture que constitue ce fait littéraire par rapport aux œuvres du passé n’a cependant pas toujours été suffisamment mise en avant. Cette étude propose donc d’examiner les spécificités de cette représentation de l’amour et de montrer qu’elle ressortit principalement au registre pathétique. Ainsi, dans une perspective diachronique, elle s’attache tout d’abord à rappeler les particularités de la représentation de l’amour dans la poésie des époques archaïque et classique, et à montrer notamment le rôle secondaire qu’y tient cette thématique. Puis, après avoir analysé les caractéristiques, complexes mais toujours éminemment négatives, que les poètes hellénistiques attribuent à l’amour, essentiellement réduit pour eux à l’ἔρως, elle examine les modalités précises de son expression pathétique, une innovation importante grâce à laquelle la thématique amoureuse a pu accéder en littérature au rang d’un véritable sentiment. Cette étude permet enfin de montrer que la représentation pathétique du sentiment amoureux est l’une des clefs pour comprendre plusieurs caractéristiques et enjeux fondamentaux de la poésie hellénistique, à propos de laquelle il convient de parler d’une véritable poétique de l’amour. En effet, le pathétique amoureux peut s’y lire comme un paradigme méta-poétique qui ne reflète pas seulement les nouvelles valeurs esthétiques de l’époque hellénistique mais également les conditions, inédites, de création et de réception des œuvres littéraires, en particulier dans leurs rapports, aussi étroits qu’ambigus, aux cours royales et à la tradition.