Thèse soutenue

La pensée du religieux au siècle des Lumières : études sémiostylistiques d'oeuvres littéraires et picturales
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Auteur / Autrice : Geneviève Di Rosa
Direction : Georges Molinié
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sémiostylistique
Date : Soutenance le 27/11/2012
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Jury : Président / Présidente : Michel Delon
Examinateurs / Examinatrices : René Démoris, Isabelle Saint-Martin

Résumé

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L’importance du religieux au siècle des Lumières n’est plus à démontrer, tant dans sa dimension historique que philosophique ou artistique. Mais il s’agit de savoir s’il existe une pensée du religieux au XVIII° siècle, i.e. des modes spécifiques de peser des sens qui ont à voir avec l’invisible, le surnaturel ou le divin. Plutôt qu’une idée en particulier, idée de bonheur, de nature, d’énergie ou d’inquiétude, nous étudions un rapport, une relation articulée entre l’homme et le symbolisable: comment une société donnée mesure ce rapport au surnaturel, et à travers quels médias. L’enquête privilégie la littérature d’idées, la production d’une pensée qui n’adhère jamais ni à l’identité ni au concept, mais qui est plutôt écart et mouvement, et qui par cela même peut s’aventurer sur des terra incognita ; elle privilégie aussi la peinture d’histoire, le genre où l’iconographie est par excellence cosa mentale, manifestation visuelle des méditations d’une pensée. Les analyses sémiostylistiques des œuvres sont orientées par deux pôles, l’intertextualité biblique et la praxis socio-théologique de la Querelle des refus de sacrements. Elles permettent de saisir les mutations du paradigme biblique, de la pensée rationaliste et de l’esthétique mimétique tout en mettant au jour les obstacles épistémologiques, les points de résistance, les skandalon. La pensée du religieux au XVIII° siècle, entre audace et effroi, apparait marquée par l’expérience et l’ethos, une esthétique du témoin qui doit beaucoup à la pensée janséniste du témoignage, ainsi qu’une remise en cause de la pensée rationaliste au profit d’une nouvelle philosophie du langage