Thèse soutenue

Le féminin et le maternel dans l'imaginaire occidental : le mythe de Shéhérazade en analyse

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Auteur / Autrice : Nabila Rifai
Direction : Jean-Yves Masson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française et comparée
Date : Soutenance le 14/11/2012
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherche en littérature comparée (Paris)
Jury : Président / Présidente : Anne Tomiche
Examinateurs / Examinatrices : Christiane Chaulet-Achour, Malek Chebel, Sébastien Hubier

Résumé

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Cette thèse analyse le mythe fondateur des Mille et une nuits, ou « mythe de Shéhérazade », par une approche psychanalytique et comparatiste. Nous mettons en évidence que le récit-cadre des Nuits constitue un récit mythique, miroir de l’imaginaire collectif, qui révèle la place de la femme, du féminin et du maternel dans le processus de civilisation.En effet, les Nuits s’ouvrent sur un double adultère et un double meurtre: deux femmes, sultanes, trompent leur époux avec un esclave noir. Ce désir féminin transgressif est le déclencheur de tout le recueil. Il constitue le péché originel qui entraîne la déchéance et le chaos. Shahrayar, tel le patriarche de la horde primitive freudienne, se venge et instaure le meurtre de la femme comme loi. La parole infinie de Shéhérazade, à la fois amante et mère, crée une zone transitionnelle féconde et mène le sultan à renoncer à la jouissance éphémère pour entrer dans le champ de la sublimation et du symbolique. Par la fonction symbolique du langage, la conteuse conduit le tyran à advenir sujet, parlêtre, soumis aux lois fondamentales de la civilisation.Nous analysons l’évolution de la dialectique du féminin, du maternel et des lois symboliques dans les réécritures, imitations, pastiches, perversions, parodies, tragédies, suites et adaptations musicales du mythe de Shéhérazade du XVIIIe au XXIe siècle.