Thèse soutenue

Mouvements et modalités : l’interprétation et la transformation de la dunamis et de l’energeia chez Hegel et chez Heidegger

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Auteur / Autrice : Christopher Sauder
Direction : Jean-François Courtine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 11/02/2012
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Cattin
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Courtine, Alfredo Ferrarin, Bernard Mabille

Résumé

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En enchâssant notre étude dans la conceptualité aristotélicienne de l’accomplissement processuel de l’être, nous voulons ouvrir une voie qui permette de renouveler le dialogue manqué entre Hegel et Heidegger. En effet, nous voulons démontrer que les divergences fondamentales entre les deux philosophes allemands quant au mouvement, à la modalité et au temps se laissent comprendre à partir de leurs interprétations, adaptations et transformations des notions de puissance et d’acte. Dans un premier temps, nous mettons en contraste les deux modèles – celui des actes immanents et celui des mouvements transitifs – de la puissance et de l’acte chez Aristote, qui nous serviront ensuite à éclairer la divergence entre les interprétations de Hegel et de Heidegger. Dans un second temps, nous examinons les interprétations de ces termes dans les nombreux cours donnés par les deux philosophes sur le Stagirite. Nous nous tournons ensuite vers les pensées propres des philosophes afin de démontrer leur dépendance envers la conceptualité cinétique d’Aristote, aussi bien que les limitations qu’ils y trouvent et qui les amènent à la trahir. Il s’avère que Hegel, porté vers l’antériorité et l’immanence de l’acte compris comme le mouvement circulaire et intemporel de la dialectique, aboutit à une modalité qui ressemble à celle des Mégariques. Heidegger, de son côté, comprend le discours aristotélicien de la production comme une proto-phénoménologie, mais le trouve cependant insuffisant pour conceptualiser le mouvement essentiel du Dasein, à cause de son orientation téléologique. Néanmoins, Heidegger demeure aristotélicien dans son insistance sur le lien entre le mouvement (de l’ouverture) et le temps.