Auteur / Autrice : | Yalla Seddiki |
Direction : | Pierre Brunel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures française et comparée |
Date : | Soutenance le 10/03/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Yves Masson |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Brunel, Boris Donné, Fabrice Flahutez, Frédérique Toudoire-Surlapierre |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Théoricien, « stratège » – ainsi qu’il s’est défini – cinéaste, acteur de ses seuls films, mémorialiste, révolutionnaire, membre du lettrisme (initié par Isidore Isou) et membre de l’organisation politique Socialisme ou Barbarie ; cofondateur de l’Internationale lettriste (1952-1957) et de l’Internationale situationniste (1957-1972), Guy Debord n’a visé à rien comme à projeter sur ses productions les traits de l’exceptionnel. Pour ce faire, il s’est entouré de quelques dizaines de compagnons. Ce qui constitue la base extrinsèque du mythe de Guy Debord. Par la trame anecdotique, la première partie de cette recherche évoque les personnalités qu’il a fréquentées, les mouvements d’avant-garde politiques et artistiques qu’il a momentanément soutenus et plus souvent affrontés, mais qui, en partie, ont déterminé les orientations de sa vie et de sa pensée. Il s’est d’abord agi pour Guy Debord de projeter les promesses émancipatrices de l’art et de la poésie moderne dans l’espace urbain et les relations sociales. Dans un deuxième temps, la réalisation de ce projet est subordonnée à celui de la révolution. Cependant, ce dessein est inséparable d’une esthétique, autrement dit d’une base intrinsèque, « le style de la négation », écrit Guy Debord. C’est le sujet de la seconde partie de ce travail. La « dérive », la « métagraphie influentielle », la « psychogéographie », la « situation » et le « détournement » sont quelques-uns des concepts qui dessinent une esthétique de l’action artistique et politique. Par ailleurs, d’abord intuitivement, puis avec une conscience maîtrisée, Guy Debord convoque une grande variété de figures et de récits exemplaires dont, analogiquement, il vise à diriger vers soi une partie de la puissance et du prestige. Par la constitution d’un cadre imaginatif mythique et mythographique, Guy Debord s’affronte à un nécessaire dépassement de l’intériorité imaginante vers la réalisation du récit dans la matérialité historique.