Thèse soutenue

Le romantisme « frénétique » : histoire d’une appellation générique et d’un genre dans la critique de 1821 à 2010

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Auteur / Autrice : Emilie Pezard
Direction : Bertrand Marchal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 27/06/2012
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherche sur la littérature du XIXe siècle (Paris)
Jury : Président / Présidente : José-Luis Diaz
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Marchal, Anthony Glinoer, Françoise Mélonio, Daniel Sangsue

Résumé

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L’appellation « genre frénétique », créée par Charles Nodier en 1821, fait aujourd’hui partie intégrante du vocabulaire des études sur le romantisme. Le genre qu’elle désigne donne cependant lieu à des définitions divergentes, tant au niveau des auteurs qui l’exemplifient qu’au niveau des caractéristiques qui le décrivent. Cette thèse retrace l’histoire du genre frénétique tel qu’il a été défini par la critique, de 1821 à 2010, à partir d’une étude des emplois de l’appellation générique dans un corpus de près de 630 textes critiques. Dans les années 1820 et 1830, la notion du frénétique revêt une visée polémique dans le cadre du débat sur le romantisme. Alors que Nodier inventait le genre frénétique pour le distinguer du romantisme, de nombreux critiques assimilent au contraire, totalement ou partiellement, les deux notions, l’appellation permettant de décrire le romantisme dans ses dimensions violente et excessive. Après plusieurs décennies où le genre disparaît des lectures du romantisme, le genre « frénétique » est à nouveau convoqué au début du XXe siècle et connaît un succès croissant, qui a pour corollaire une complexification des définitions. Manifestation d’une révolte métaphysique ou transposition littéraire d’un èthos, le « frénétique », qu’il soit jugé favorablement ou non, permet aussi généralement de rendre compte de la vogue, à l’époque romantique, d’un genre horrifique et outrancier, héritier du roman gothique anglais. Ce dernier genre, formé par les romans de Radcliffe, Lewis et Maturin, constitue cependant un corpus hétérogène déterminant deux lignées génériques qui méritent d’être distinguées, le roman noir et le frénétique.