L’homme à la fabrique du vivant : biotechniques à la recherche d’une philosophie de la vie
Auteur / Autrice : | José Carlos Gutiérrez Privat |
Direction : | Jean-Michel Besnier, Kathia Hanza |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 30/03/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 4 en cotutelle avec Pontificia universidad católica del Perú |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Charles Lenay |
Examinateurs / Examinatrices : Ciro Alegría |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les techniques biologiques actuelles, en particulier celles qui concernent le génie génétique, sont devenues un domaine de discussion philosophique très actif. Elles soulèvent un nombre considérable d’inquiétudes dont le centre problématique réside dans cette interrogation : doit-on laisser à la technique la possibilité d’une fabrication intégrale de l’homme ? Les réponses habituelles avancées se heurtent soit aux problèmes philosophiques de l’essentialisme naturaliste, soit aux limitations des discours utopiques qui prônent l’arrivée du posthumain. Nous tenterons d’emprunter dans cette recherche une perspective différente, impliquant une double démarche conceptuelle : d’une part, une interrogation de l’image de l’homme à l’oeuvre dans les différents projets biotechniques ; d’autre part, la formulation d’une philosophie de la vie capable d’élucider la signification biologique et humaine de ces projets. Nous affirmerons à cet égard que l’image de l’homme-machine élaborée aux XVIIe et XVIIIe siècles trouve son accomplissement dans les biotechniques actuelles, dans lesquelles l’homme acquiert la condition de locus technicus par excellence. À l’intérieur de cet espace, il s’ouvre la possibilité d’une production technique de l’homme où les capacités normatives de la vie sont mises en question. Nous soutiendrons que les biotechniques s’offrent à l’homme comme une forme d’activité vitale paradoxale, dans la mesure où elles travaillent pour dépasser ou supprimer la polarité dynamique propre au vivant. Il s’agira donc d’analyser– à l’aune de Canguilhem – les fondements de la « fabrique » biotechnique et ses répercussions à l’égard de la valeur biologique de la vie.