L’art sans intention. Le rôle du hasard dans l’œuvre musicale, plastique et muséologique de John Cage (1951-1992)
Auteur / Autrice : | Anne de Fornel |
Direction : | Michèle Barbe, Jean-Yves Bosseur |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musique et musicologie |
Date : | Soutenance le 16/06/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Observatoire musical français (Paris ; 1989-2014) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Albert Castanet |
Examinateurs / Examinatrices : Michèle Barbe, Jean-Yves Bosseur, David Revill |
Mots clés
Résumé
Dès 1951, le compositeur américain John Cage (1912-1992) s’engage dans la recherche de stratégies nouvelles de création. Son objectif principal consiste à éviter de laisser la subjectivité gouverner son univers artistique. L’œuvre doit être exempte de tout geste expressif, ainsi que d’éléments issus de la mémoire. Commence alors l’invention de multiples procédés impersonnels de composition permettant au hasard d’être à l’origine de la conception de l’œuvre et de jouer un rôle à différents stades de l’élaboration. Il s’ensuit une exploration artistique où le créateur se trouve confronté à l’imprévisible. À partir de 1969, la recherche de moyens non-intentionnels de création s’élargit du domaine musical au domaine plastique. Les trois parties de notre thèse portent sur le processus d’élaboration, la performance et l’exposition. Pour une part importante de la production musicale et visuelle de Cage, si le hasard intervient dans la phase d’élaboration, les œuvres engendrées restent néanmoins fixes dans leur état final. Cependant, notamment dans les années soixante, la plupart des œuvres musicales prennent une forme indéterminée, le hasard intervenant également au moment de la performance, d’où l’imprévisibilité du résultat. Enfin, cette dialectique entre un hasard fixe et une indétermination mobile est mise en œuvre à la fin de sa vie dans la conception d’installations et d’expositions. D’un point de vue théorique, il est important de comprendre si la position de Cage est alors celle d’un simple transcripteur des résultats fournis par le hasard ou si des choix tiennent néanmoins une place dans sa création. Notre recherche montre que la position de l’artiste est double. Si Cage est à l’écoute du hasard, ses préoccupations thématiques dans les domaines musical, plastique et muséologique n’en ont pas moins laissé une forte empreinte sur sa production sous forme de différents invariants.