Thèse soutenue

La voie de l’amour, Une interprétation de Personne et acte de Karol Wojtyla, lecteur de Thomas d’Aquin

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Auteur / Autrice : Aude Suramy
Direction : Ruedi Imbach
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de la philosophie
Date : Soutenance le 17/01/2012
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Christian Trottmann
Examinateurs / Examinatrices : Ruedi Imbach, Antoine Guggenheim, Livio Melina, François-Xavier Putallaz

Résumé

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La thèse que nous proposons aboutit à une interprétation de l’ouvrage philosophique de Karol Wojtyla qu’est Osoba i czyn ou enfrançais Personne et acte. Dans sa préface, l’auteur présente cet essai non seulement issu de ses travaux concernant Max Scheler,mais également né d’une interrogation jaillie « dans l’esprit de celui qui » le rédigeant « étudia alors saint Thomas ». La présenteétude de ce texte phénoménologique tâche de comprendre un tant soit peu le lecteur de Thomas d’Aquin qui élabore cet ouvrage.Les écrits qui sont les témoins de l’histoire philosophique de Wojtyla et concernent tant Jean de la Croix ou Max Scheler queThomas d’Aquin, aident à comprendre l’auteur de Personne et acte. Leur examen ainsi que celui de ce dernier essai conduisent àrendre compte de l’importance de l’amour qui est seulement évoqué au terme du texte. Pour Wojtyla, la mystique de Jean de laCroix, dans laquelle l’amour joue un rôle primordial, est radicalement conforme à la doctrine thomasienne. Cette dernière se trouvealors enrichie par une prise en compte de la réalité en tant qu’elle est vécue par le sujet. Dans la phénoménologie schelerienne, quitend à manifester la personne dans l’amour, Wojtyla apprécie à nouveau cette considération de l’expérience qui manquait àThomas d’Aquin. Mais il remarque que l’émotionnalisme de Scheler conduit à une erreur résultant « de la radicale séparation del’opérativité de la personne d’avec son amour ». Dans Personne et acte, la pensée thomasienne permet à Wojtyla de corriger lapensée schelerienne en s’appuyant sur la conception de l’actus humanus. Le thomisme carmélitain de l’ouvrage implique uncertain « antithomisme » méthodologique étonnamment adéquat à la pensée thomasienne. A l’instar de la mystique, Personne etacte peut donc être interprété comme la description d’un exercice pratique de connaissance de la personne dans son acte : unexercice qui est une voie d’amour et plus précisément une voie d’extase nocturne où l’amour même est connaissance.