Thèse soutenue

Quand les hommes mangent le pouvoir : dynamiques et pérennité des institutions royales mossi de l’actuel Burkina Faso (de la fin du XVe siècle à 1991)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Benoit Beucher
Direction : Jacques Frémeaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 12/01/2012
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre Boilley
Examinateurs / Examinatrices : Romain Bertrand, Vincent Joly, Jean Schmitz

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Notre thèse porte sur les institutions royales des Mossi de l'actuel Burkina Faso. Elle analyse les dynamiques politiques, sociales, religieuses et culturelles qui expliquent leur pérennité. Notre recherche couvre une période allant de la fin du XVe siècle, moment où apparaissent les premières formes d'organisation étatique dans le Bassin de la Volta Blanche, à 1991, date de l'instauration de l'actuelle IVe République. Notre travail vise à rendre compte de l'imagination politique dont on fait preuve les sociétés mossi et leurs chefs : les naaba. Nous entendons déconstruire le concept de « tradition » trop facilement employé pour caractériser les formes d'organisation socio-politique africaines. Au contraire, l'histoire des Mossi révèle des dynamiques qui ont conduit à la formation puis à l'affirmation de l'idée d'État dans cette partie de l’Afrique. Nous analysons ainsi tour à tour la création des États mossi de la fin du XVe siècle à la fin du XIXe siècle, puis les processus d’hybridation politique et social qui ont été favorisés par la présence coloniale française. Les naaba, de leur côté, ont opéré un « tri » dans les formes de modernité induites par cette dernière. Enfin, nous rendons compte de la formation de l’État-nation qui, mené par les nouvelles élites africaines à partir de 1958, a été engagée soit en réaction contre les chefferies « traditionnelles », soit avec leur concours, mais sans que jamais leur statut ne soit officiellement défini au sein de la République.