Folie et déraison dans l'espace théâtral contemporain
Auteur / Autrice : | Sidonie Han |
Direction : | Catherine Naugrette-Christophe |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études théâtrales |
Date : | Soutenance le 10/12/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherches en études théâtrales (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Évelyne Grossman |
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Naugrette-Christophe, Évelyne Grossman, Luc Boltanski, Marcel Freydefont, Georges Banu |
Mots clés
Résumé
Cette recherche se propose d'étudier les interactions entre l'espace scénique et la folie dans le théâtre contemporain. À partir de l'étude de scénographies et des lieux dans lesquels elles se déploient, nous souhaitons interroger le recours à la déraison, non pas comme thématique ou comme caractéristique de personnages, mais comme outil de questionnement et de renouvellement de l'espace théâtral. La folie, notion polémique dont l'existence même est régulièrement questionnée, constitue pour certains metteurs en scène et/ou scénographes la possibilité d'une remise en cause radicale du réalisme illusionniste et une passerelle vers la mise en place d'une ''réalité théâtrale'' au sens où Antonin Artaud l'entendait. Ces interactions peuvent se manifester par les lieux dans lesquels sont joués les spectacles, mais aussi par l'usage de la symptomatologie de la folie (hallucination, délire, rêves) comme élément perturbateur de l'espace scénique. La folie est alors employée pour bouleverser les repères du spectateur, qui n'est plus en prise avec une représentation de sa réalité quotidienne, ni une représentation de l'ambiance du drame ou de l'état mental d'un personnage, mais avec des espaces qui proposent une perception en dehors des normes de la raison. La folie n'apparaît donc plus dans la constitution d'une fable, mais dans la structure même des spectacles. Dans la lignée des recherches de certains groupes futuristes ou surréalistes, certaines mises en scène et scénographies contemporaines cherchent alors à se défaire d'une raison dominante et voit dans la déraison le moyen de remettre en cause l'ordre politique et social autant que l'ordre théâtral.