Thèse soutenue

La représentation de l’intimité dans le travail de Patrice Chéreau 1982-2010
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Auteur / Autrice : Valerie Nativel
Direction : Gilles Declercq
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes théâtrales
Date : Soutenance le 01/12/2012
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches en études théâtrales (Paris)
Jury : Président / Présidente : Catherine Naugrette-Christophe
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Declercq, Catherine Naugrette-Christophe, Anne-Françoise Benhamou, Michel Braud, David Vasse

Résumé

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L’intime est un défi lancé à la représentation : comment montrer ce qui est par essence caché, ce qui échappe à l’espace public pour se loger dans le privé, entre les murs des foyers, ou dans le for intérieur ? A ce questionnement esthétique – que peut la représentation face au paradoxe de l’intime ? – s’ajoute un enjeu éthique : qu’a-t-on le droit de montrer de cette sphère régie par le secret et la pudeur ? Notre recherche se propose comme objet l’oeuvre du metteur en scène et cinéaste Patrice Chéreau. A la scène comme à l’écran, les corps y sont exposés jusqu’à l’excès, suscitant chez le spectateur malaise et fascination. Deux postures s’y dessinent : intrus ou voyeur, le spectateur est appelé à réfléchir son activité. Au théâtre, c’est l’articulation d’un dispositif scénique épuré et d’un jeu d’acteur puissamment charnel qui place le spectateur dans une proximité physique dérangeante à un corps débordant. Au cinéma, c’est en donnant à voir une nudité suintante, loin des standards lisses des images photoshoppées, que le cinéaste en appelle à une pulsion scopique qui met en branle une fonctionnalité haptique du regard. Ainsi, la représentation de l’intime suscite un besoin d’outrepasser la vision pour palper le visible. Or c’est précisément par le relais du directeur d’acteur que ceci est rendu possible. Ce que nous regardons, en dernière instance, est la relation qui unit Patrice Chéreau à ses comédiens, relation au sein de laquelle se joue une érotique de l’acteur, mais aussi une éthique de l’intime, entendue comme le moyen de dépasser obscénité, exhibitionnisme ou pornographie qui caractériseraient la représentation de l’intimité.