Thèse soutenue

Le rap français. Désirs et effets d'inscription littéraire

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Auteur / Autrice : Bettina Ghio
Direction : Bruno Blanckeman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 12/10/2012
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Écritures de la modernité (littérature et sciences humaines) (Paris ; ....-2014)
Jury : Président / Présidente : Hélène Merlin-Kajman
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Merlin-Kajman, Catherine Douzou, Stéphane Hirschi

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse propose d’étudier le rap français à partir de l’analyse littéraire, c'est-à-dire en détachant les textes de leur rôle de témoignage d’un contexte social et en portant un regard attentif à la façon dont ils revendiquent le soin porté à la langue et la mobilisation des références culturelles. Si leurs thèmes sont indiscutablement rattachés au réel sociohistorique, les stratégies déployées pour la représentation de ce réel méritent pour nous une analyse approfondie. Cette étude explore alors la façon dont les textes de rap expriment le désir de qualités et d'effets esthétiques, et leurs liens, conscients ou non, avec des œuvres littéraires de référence. A partir de ce désir d’inscription littéraire dont nous constatons l’existence dans le rap français, cette thèse se penche sur tous les aspects de l’écriture, c'est-à-dire sur la forme des textes, les figures et les tons employés ; ce désir se voit comblé par un travail scriptural rappelant celui des textes de création littéraire. Le rap français apparaît alors comme s’étant développé dans une toile d’intertextualité tissée entre des textes très classiques de la culture française et d'autres écritures des plus contemporaines. Ce recours permanent à la culture lettrée prend à contrepied l’idée de « ghettoïsation » que l’on attribue souvent au rap quant aux références culturelles qu’il véhicule et à son positionnement face à la grande culture française. Car par la mobilisation de ces références, le rap chercherait, et avec lui les rappeurs, une reconnaissance, non pas tant dans le monde de la musique, que dans celui de la culture lettrée. Ainsi, cette étude ne vise pas à rattacher les textes de rap à la littérature, mais à mettre à jour un geste qui apparaît à nos yeux d’ordre littéraire.