Thèse soutenue

La politique entre réforme et révolution : le sens de la position kantienne

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Auteur / Autrice : Christian Ferrié
Direction : Géraldine Muhlmann
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 14/09/2012
Etablissement(s) : Paris 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Georges Vedel Droit public interne, science administrative et science politique (Paris ; 1992-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Miguel Abensour, Claude Gautier, Bertrand Guillarme, Gérard Raulet

Résumé

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La pensée politique moderne a admis la dichotomie entre réforme et révolution. Le réformisme en a fait un principe qui domine actuellement les esprits. Mais la politique n’est-elle pas irrémédiablement partagée entre révolution et réforme ? La politique de Kant constitue un paradigme idéal pour poser le problème du rapport entre réforme et révolution. A l’initiative de Burke, l’opposition moderne entre réforme et révolution se forme à cette époque en réaction aux révolutions en Europe. Kant accepte bien l’opposition entre la réforme entreprise par le souverain et la révolution accomplie par le peuple. Mais sa sympathie bien connue pour la Révolution française l’amène à élaborer une politique pragmatique qui prend en compte les conditions historico-politiques de l’application des principes républicains défendus par la Révolution. Animé par un esprit révolutionnaire, le réformisme kantien entend réussir le processus politique de la républicanisation par le moyen de la réforme, tout en rendant justice à la nécessité du processus naturel de la révolution qui réagit à l’oppression de la liberté. Selon le philosophe de la Révolution, la réforme (révolutionnaire) accomplit la révolution. Pour le montrer, il faut réinscrire la politique de Kant dans son temps. La partie I en précise le contexte historique et sémantique : la réfutation kantienne du droit de rébellion est dirigée contre les monarchomaques ; l’articulation kantienne de la réforme à la révolution s’inscrit dans la lignée du consensus entre réforme et révolution mise en place par les Lumières. La partie II retrace la mise en place de la dichotomie « réformiste » entre réforme et révolution par les burkiens allemands : ils opposent à la violence destructrice de la Révolution l’option d’une réforme conservatrice qui se contente d’améliorer ponctuellement les institutions monarchiques. Kant, en revanche, se révèle être le théoricien secret d’une réforme révolutionnaire qui bouleverse le système monarchique de fond en comble : pour le montrer, la partie III décrypte l’esprit révolutionnaire de sa politique.