L'évolution des organisations biologiques : vers une théorie unifiée de la coopération et du conflit
Auteur / Autrice : | Johannes Martens |
Direction : | Jean Gayon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
L'étude des organisations biologiques, des êtres unicellulaires aux entités coloniales, en passant par les organismes multicellulaires, est aujourd'hui une partie intégrante de la théorie sociale de l'évolution. Celle-ci envisage leur émergence comme le fruit d'un processus d'optimisation sous l'action de la sélection naturelle, au cours duquel les intérêts reproductifs des différentes parties sont amenés à converger et à s'intégrer au sein de différentes unités sociales de niveau supérieur. Notre travail vise à clarifier la nature de cette approche théorique, en évaluant les raisons épistémologiques du rapprochement analogique entre sélection naturelle et optimisation, et en s'interrogeant sur la fécondité conceptuelle de ce rapprochement, capital pour notre compréhension des organisations biologiques. Dans un premier temps (parties I et II), nous nous intéressons au parallèle proprement dit entre sélection naturelle et optimisation rationnelle, à partir des discussions sur l'évolution de la coopération biologique. En particulier, nous montrons que le fait d'envisager les populations naturelles sur le mode analogique de populations d'agents optimisateurs (dotés d' « intérêts » reproductifs) permet de mettre en lumière la structure causale des organisations auxquelles ceux-ci appartiennent, à la différences des seuls modèles, de la génétique quantitative et de la génétique des populations. Dans un second temps, (parties III et IV), nous formulons les conditions sous lesquelles la sélection peut générer de nouveaux niveaux d'organisation biologique, et établissons une distinction nette mais générale entre l'état de la socialité et celui de l'organismalité.