Un asile pour tous les peuples ? : proscrits, exilés, réfugiés étrangers en France 1813-1852
Auteur / Autrice : | Delphine Diaz |
Direction : | Christophe Charle, Gilles Pécout |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
Au cours de la première moitié du XIXe siècle, la France a été l'une des premières terres d'accueil pour des opposants venus de tout le continent européen, contraints à l'exil à la suite des mouvements révolutionnaires avortés dans leur pays. Ce travail s'attache à étudier selon une perspective transnationale le phénomène de l'exil étranger en France depuis 1813, date de l'arrivée d'une première migration d'origine espagnole, jusqu'à l'instauration du Second Empire en 1852. L'afflux d'exilés européens a suscité la construction tâtonnante d'une politique d'accueil, variable en fonction de l'origine et de la cause défendue par ces hommes, peu à peu considérés par l'administration comme des « réfugiés» dignes d'être secourus, mais aussi plus faciles à contrôler. La présence d'exilés sur le sol français a entraîné la création de « dépôts» visant à les interner en province et a suscité l'adoption de mesures cherchant à limiter leurs déplacements et leur nocivité politique. Les exilés politiques installés dans la France du premier XIXe siècle représentaient sans conteste un danger: ils ont largement pris part au débat national, en publiant dans la presse, mais aussi, de manière moins pacifique, en combattant aux côtés des citoyens français lors des épisodes révolutionnaires et insurrectionnels. Sans être vraiment fédérés entre eux mais confrontés à un vécu commun, ces exilés de divers pays n'ont pas manqué d'être utilisés par la gauche française comme un appoint symbolique essentiel. Parallèlement, ils n'en ont pas moins cherché à construire leur propre nation depuis l'étranger, par le biais de sociabilités, de journaux, mais aussi d'associations visant à les représenter.