Inscience et ''arkhè'' dans la ''République'' de Platon : une ''lecture insolite''
Auteur / Autrice : | Karine Tordo-Rombaut |
Direction : | Annick Jaulin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
L'espoir de dépasser les contradictions apparentes des Dialogues fait porter l'attention sur l'arkhè, le «point de départ» dont ils procèdent. Or la revue des occurrences d'arkhè désigne l'aveu d'ignorance comme le référent de cette notion. L'examen de l'hypothèse qui rapproche l'arkhè de l'inscience se concentre sur les occurrences de R. VI 509 d 1-511 d 5. Cet examen équivaut à une « expérimentation» destinée à vérifier que le texte autorise une « lecture insolite» fondée sur cette hypothèse. L'expérimentation révèle non seulement que l'hypothèse est compatible avec le texte de la République mais que ce texte se prête à plusieurs lectures successives, à la fois solidaires et opposées, qui en font varier le sens. Le texte déclenche lui-même la critique dont son «sens apparent» fait les frais afin de mettre le lecteur sur la voie d'une révision de cette critique, qui lui donne accès à un « sens caché». La typologie des lectures passées de la République, caractérisées respectivement comme « naïve », « soupçonneuse », « scrupuleuse », « dialectique» et « insolite », indique les étapes du cheminement qu'emprunte celui qui, « faisant fonctionner l'interactivité» du texte, conduit la réflexion requise pour dissiper un effet d'illusion. Le texte propose à son lecteur de se livrer à un exercice qui lui permet de mettre à l'épreuve, en s'exposant à la confusion, son intelligence supposée.