L'art cycladique et sa réception : les statuettes du Bronze Ancien devant la culture moderne : archéologie et histoire de l'art
Auteur / Autrice : | Vasiliki Chrysovitsanou |
Direction : | René Treuil |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie-Ethnologie-Préhistoire. Archéologie |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
La redécouverte des idoles cycladiques intervient à la fin du XVIIIe siècle. L'intérêt se ravive à partir de 1880, quand les archéologues publient leurs appréciations sur les idoles cycladiques. Dans leurs textes, ils formulent des jugements esthétiques et essaient d'élaborer les premières théories concernant l'usage et l'origine des statuettes. Un premier dialogue s'instaure donc, même si ces trouvailles archéologiques surgissent de manière accidentelle, à la suite des fouilles clandestines, et sont étudiées en dehors de leur contexte archéologique. Les jugements esthétiques négatifs dérivent de la conception d'une beauté dominante. Omniprésent, l'idéal de la Grèce classique ne laisse aucune place aux approches divergentes. Les archéologues se laissent séduire par les idoles cycladiques lorsque la préhistoire et, plus précisément, la protohistoire égéenne, gagne du terrain et les sculpteurs modernes se réfugient dans les arts primitifs, à la recherche de nouveaux langages. Dans ce contexte nouveau, grand nombre d'archéologues créent des systèmes typologiques afin de les classer et de les étudier. Ces classements typologiques s'effectuent à travers des critères stylistiques. Ainsi, à partir de 1950, l'intérêt pour les figurines se ravive et les jugements négatifs sont soudain remplacés par des appréciations positives. En cinquante ans, des «monstruosités» selon l'historien G. Glotz, deviennent des œuvres d'art, créées par des «artistes géniaux», selon Getz-Preziosi, qui inventèrent de véritables canons de proportions.