La prison cellulaire et la folie des prisonniers : histoire des représentations de la prison et des prisonniers (1819-1848)
Auteur / Autrice : | Aya Umezawa |
Direction : | Dominique Kalifa |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
Le Code pénal considérait la prison comme un établissement pour corriger et resocialiser les criminels. Pourtant, à partir de 1848, la France commença à envoyer une partie de ses condamnés aux colonies. La France a-t-elle infléchi sa politique pénale en attachant trop d'importance à sa politique coloniale? Sous la Restauration, les détenus étaient décrits comme des objets de correction et de réhabilitation. Pourtant, les « criminalistes» de la monarchie de Juillet -temps de crise économique et de malaise social- donnèrent l'alarme aux Français en disant que les prisonniers formaient un « pays ennemi ». La France tenta de se défendre en instaurant le système cellulaire de 24 heures avec travail. Toutefois, on disait que ce système pourrait rendre certains prisonniers fous. Les criminalistes prétendirent que seuls les plus incorrigibles des prisonniers pourraient perdre la raison en cellule. Juste avant la Révolution de Février, le projet de loi sur la prison cellulaire arriva jusqu'à la Chambre des Pairs. La France était près d'établir une politique pénale dont le but principal était la défense des Français contre les criminels, aux dépens de la santé de quelques prisonniers. Lors des débats sur l'envoi des condamnés dans les colonies, la topique du « pays ennemi» fut récurrente. La représentation des prisonniers se transforma peu à peu durant la première moitié du XIXe siècle pour engendrer une nouvelle politique pénale conçue comme guerre contre les criminels.