Thèse soutenue

Les enfants du cinématographe et d'Anastasie : la censure cinématographique et la jeunesse en France (1945-1975)
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Frédéric Hervé
Direction : Pascal Ory
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

FR

Résumé

FR

A partir d'un échantillon constitué d'un dossier de censure sur cinq parmi les 2715 films de longs-métrages interdits aux mineurs entre 1945 et 1975, cette thèse retrace l'histoire de la Commission de contrôle des films depuis sa création, à la Libération, jusqu'à la proclamation de la fin de la censure par Valéry Giscard d'Estaing (suivie de l'instauration du classement X). Durant cette période, les jeunes, plus nombreux, changent et l'inquiétude qu'ils suscitent croît. Cette histoire est donc celle d'une politique de la jeunesse en même temps que celle d'une politique culturelle. On a aussi voulu mettre à jour un rituel censorial fait de discours, de protocoles et de stratégies, celles des censeurs et celles des gens de cinéma confrontés à cette instance de régulation culturelle. Il fallait aussi mesurer le rendement de la censure - c'est-à-dire la quantité annuelle d'interdictions aux mineurs, de coupures, de restrictions à l'exportation et d'interdictions totales - ainsi que la conflictualité engendrée par ces entraves à la liberté d'expression. L'examen des dossiers et, surtout, l'analyse des films censurés, permettent de tracer les contours d'une jurisprudence censoriale non écrite mais réelle. Elle consiste en dix-huit motifs de censure qui renvoient à la sexualité, à la violence, à la politique et aux questions sociétales. La fréquence des occurrences de ces motifs de censure dans les avis de la Commission varie tout autant que le contenu des images et des dialogues auxquels ils renvoient. En creux, apparaissent l'ensemble des représentations, coproduites par les censeurs et les cinéastes, dont s'est nourrie la jeunesse des Trente Glorieuses.