Thèse soutenue

Contexte, environnement, arrière-plan chez Heidegger et Wittgenstein : de la phénénoménologie herméneutique des premiers cours de Heidegger au contextualisme de Wittgenstein

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Auteur / Autrice : Charlotte Gauvry
Direction : Jocelyn Benoist
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie contemporaine
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Par l'analyse comparée de la notion d'« environnement» (Umwelt), telle qu'elle émerge dans les premiers cours fribourgeois du jeune Heidegger et de la notion wittgensteinienne de « contexte », on a tenté de confronter la phénoménologie herméneutique des premiers cours de Heidegger, puis d'Être et temps, à la philosophie du langage contextualiste de Wittgenstein. Plutôt que de proposer une lecture herméneutique de Wittgenstein ou contextualiste de Heidegger, on a creusé l'écart conceptuel entre les deux positions. Si l'Umwelt heideggérienne se présente comme un horizon de sens toujours significatif dont la vie (puis le Dasein) dispose d'une compréhension première en tant qu'elle s'y rapporte en s'y accomplissant, le « contexte» wittgensteinien se présente en revanche comme un outil heuristique au sein de la méthode de clarification grammaticale wittgensteinienne. Plus fondamentalement, on a insisté sur une différence théorique essentielle entre les deux modèles: là où le contexte wittgensteinien joue un rôle normatif, la compréhension de l’Umwelt heideggérienne, en tant que possibilité existentiale du Dasein, se situe précisément à un niveau infra-normatif. Pour préciser cette ultime différence et la nature de la normativité propre au contexte wittgensteinien, on a mobilisé un contre-modèle, la tradition de lecture normativiste de 1'« arrière-plan» (background) de Charles Taylor et de Robert Brandom. On a ainsi montré que ni l'Umwelt heideggérienne ni le contexte wittgensteinien ne se présentaient comme l'arrière-plan de référence de nos jugements de valeur.