Histoire culturelle et politique de la chanson urbaine contemporaine du Río de la Plata : enjeux esthétiques et politiques de la ''musique populaire argentine'', du ''folklore'' et du ''rock'', deuxième moitié du XXe siècle - début du XXIe siècle
Auteur / Autrice : | Illa Eleonora Carrillo Rodríguez |
Direction : | Christian Marcadet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts plastiques. Esthétique |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette étude examine deux mouvements culturels qui ont joué un rôle central dans la configuration de la « musique populaire argentine» du dernier vingtième siècle; 1) le Nuevo Cancionero, mouvement qui à partir des années 1960 interroge et reformule le paradigme discursif du courant traditionaliste de la musique « folklorique» argentine; 2) la mouvance contre-culturelle du rock qui émerge à la même période sous le nom de mûsica progresiva et se consolide au début des années 1980 comme expression. Emblématique de la « culture nationale », En reconstituant et en articulant des trajectoires, performances et répertoires marquants, notamment ceux de la chanteuse Mercedes Sosa, ce travail rend compte des artefacts, espaces et modes de représentation et médiation constitutifs de ces cultures musicales. Ce faisant, on est amené à considérer les pratiques performancielles et discursives à travers lesquelles ces musiques « populaires» se sont constituées en tant que telles. Cette démarche nous permet de mieux saisir les trames idéologiques, identitaires et esthétiques qui traversent ces pratiques et, partant, les traditions culturelles et politiques dont elles sont tributaires. À la lumière de cette analyse, la musique populaire argentine émerge comme un champ culturel interstitiel et hétéroclite au sein duquel la mise en scène et en récit des identités dites subalternes - celle du « paysan opprimé» ou du « jeune subversif» - s'imbrique et se confond avec le dispositif discursif d'un imaginaire culturel dominant : celui de la « patrie».