Musiques discrètes : espace sonore, ''White Cube'', pratiques contextuelles et curatoriales
Auteur / Autrice : | Danièle Balit |
Direction : | Philippe Dagen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art contemporain |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
La question du son dans les arts s'attache inévitablement à une réflexion sur les contextes de l'expérience artistique. Si les modèles traditionnels comme le white cube ou l'auditorium ne se montrent pas toujours adaptés pour accueillir les nouvelles typologies explorées dans le cadre du sonore, une véritable volonté de redessiner les équilibres des arts, d'en repenser les contextes et les modes de présentation est à reconnaître à l'origine de l'esthétique sonore. L'injonction à « libérer le son de la musique» (John Cage) n'est pas uniquement une invitation à s'opposer à l'auto-référencialité des codes musicaux; elle est à comprendre plus largement comme une volonté programmatique de repositionner l'art au- delà des barrières l'isolant des éléments contingents de la vie. Dans le contexte interdisciplinaire des née-avant-gardes, la dimension sonore offre des outils essentiels pour revendiquer une alternative à la règle moderniste. Entre visuel et auditif, entre structures spatiales et temporelles, une pluralité de stratégies d'hybridation remettent en cause les dispositifs conventionnels centrés sur l'objet artistique et sur son contenant, le cube blanc. Pourtant, les recherches sonores semblent dans le même temps faire réapparaitre l'essentialisme typique de la tradition musicale, au point de faire parler de néo-modernisme de l'art sonore. Ces aspects contradictoires sont symptomatiques de la complexité du « tournant sonore », phénomène que cette étude cherche à décrypter en retraçant quelques facteurs historiques, en analysant les discours théoriques, mais en posant aussi la question en termes curatoriaux. La documentation et l'analyse de quelques expériences que nous avons menées dans ce domaine offre l'occasion de mesurer les paradigmes qui émergent de l'analyse historique, ceux des pratiques extramurales par exemple, de l'art en situation, ou bien l'hypothèse de réciprocité entre son et site.