Usage de l'agriculture dans le social : dispositifs, pratiques et formes d'engagement
Auteur / Autrice : | Kenjiro Muramatsu |
Direction : | Josiane Stoessel-Ritz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 14/06/2012 |
Etablissement(s) : | Mulhouse en cotutelle avec Université de Liège |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des Humanités (Strasbourg ; 2009-....) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse porte sur l’analyse ethnographique et sociologique du mode d’usage de l’agriculture « dans le social ». Deux actions communales japonaise et belge sont ainsi mises en parallèle : le Centre pour la Création de la Vie agri-rurale (Nô-Life Sôsei Center en japonais) lancé en 2004 à Toyota au Japon, qui vise à la fois la revalorisation de friches agricoles et la promotion d’activités à but d’ « Ikigai (sens de la vie) » auprès de la population locale vieillissante ; l’Entreprise de Formation par le Travail Ferme Delsamme lancée en 2002 à La Louvière en Belgique, qui vise l’insertion socioprofessionnelle des personnes en difficulté par le maraîchage biologique. À partir de l’analyse des formes d’engagement des opérateurs et des usagers dans leurs espaces d’activités concrets, cette thèse propose l’idée de régimes d’action « éthiques » qui consistent en un certain nombre de principes minimaux de réflexion et de pratique disponibles à l’usage des personnes. Cette thèse a dégagé en particulier l’importance de deux formes caractéristiques de ces régimes : la compassion (prise d’une responsabilité infinie face à la détresse d’autrui) chez les opérateurs, et l’autonomie sociale (conciliation entre l’autonomie individuelle et la dépendance relationnelle sur la base d’une reconnaissance de la vulnérabilité et de la fragilité des personnes) chez les usagers. L’activité agricole se définit là comme espace intermédiaire et concret servant de « support » entre ces deux régimes peu visibles et formulés, et difficilement objectivables et justifiables.