Thèse soutenue

Considérer les aires protégées dans la dynamique des systèmes socio-écologiques pour une conservation intégrée et durable de la faune sauvage africaine
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Auteur / Autrice : Chloé Guerbois
Direction : Luc DoyenHervé Fritz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la nature et de l'homme. Écologie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jacques Weber
Examinateurs / Examinatrices : Stéphanie Carrière, Raphaël Mathevet
Rapporteurs / Rapporteuses : David Whyte Macdonald, Raman Sukumar

Mots clés

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Résumé

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Les aires protégées, considérées comme un outil majeur de conservation de la faune sauvage, doivent aujourd'hui faire face à une compétition croissante pour l'espace et les ressources. Cette compétition appelle à une meilleure intégration des dynamiques socio-économiques régionales dans la gestion de ces aires. Cette thèse a comme objectif la compréhension des liens écologiques, socio-économiques et culturels conditionnant l'intégration de l'aire protégée au sein de l'anthroposystème auquel elle appartient. Le cadre conceptuel le plus pertinent est celui des systèmes socio-écologiques, qui permettent de compléter le cadre des écosystèmes naturels en incluant l'être humain comme élément fonctionnel et de transformation. Dans l'objectif d'inscrire les actions de conservation in situ dans la durabilité, le cadre choisi est celui de l'analyse de la résilience du système socio-écologique incluant l'aire protégée. Etayée par un important travail de terrain, cette étude se concentre sur le système constitué du Parc National de Hwange (Zimbabwe) et de sa périphérie, un système ouvert hébergeant l'une des plus importantes densités d'éléphant au monde. Pour comprendre les enjeux de l'intégration, nous nous sommes intéressés à l'étude des liens socio-écologiques entre l'aire protégée et les communautés rurales vivant à sa périphérie. La dimension largement interdisciplinaire de ce travail, où l'éléphant sera utilisé comme un fil conducteur, a conduit à combiner des méthodes issues de l'écologie et des sciences sociales. La contribution des aires protégées au bien-vivre est conditionnée par de multiples facteurs socio-culturels, qui influencent la perception des services (et dis-services) rendus par ces espaces. La distance à l'aire protégée régule l'intensité des flux (accès aux ressources naturelles et dégâts aux cultures). Par ailleurs, la cohésion sociale favorise la médiation des dis-services en diminuant les coûts associés à la coexistence homme-faune. La communauté étudiée repose sur une économie de subsistance largement contrainte par la pluviométrie et intimement dépendante des ressources naturelles. Les valeurs associées à ce type d'économie, et de société, ont certainement contribué à la résilience du système face aux crises politiques et économiques des années 2000. Cette thèse souligne la nécessité de comprendre les processus socio-écologiques endogènes qui sous-tendent la coexistence entre les aires protégées et leur périphérie. Protéger ces espaces et la faune sauvage repose donc aussi sur la protection des valeurs qui favorisent cette coexistence.