La population de la Dacie Romaine : étude anthroponymique et prosopographique
Auteur / Autrice : | Raluca-Monica Dragostin |
Direction : | François Bérard, Constantin C. Petolescu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Geographie et histoire |
Date : | Soutenance le 08/10/2012 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 en cotutelle avec Universitatea Bucuresti. Facultatea de Istorie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Jury : | Rapporteurs / Rapporteuses : Ioan Piso, Nicolas Tran |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Parmi les provinces romaines, la Dacie, par son emplacement aux confins des civilisations grecque et latine, a abrité une population cosmopolite, caractérisée par le multilinguisme et le multiculturalisme, pour laquelle le latin et le mode de vie romain ont joué un rôle de catalyseur. En l’absence des investissements coûteux dans les projets archéologiques, l’onomastique a su suppléer avec succès les résultats des fouilles, en fournissant un matériel fertile qui complète le tableau historique de la province et qui redonne une image assez fidèle de ses habitants. L’essor des études onomastiques dans l’après guerre, la transformation de l’onomastique de science auxiliaire de l’histoire en science autonome, s’est traduit en Roumanie par une série d’enquêtes qui essayent de reconstituer, au moins partiellement, des anciennes langues aujourd’hui disparues (l’illyrien, le thrace) à partir de leurs uniques vestiges : les noms propres. Suivant la tradition de l’époque, les ouvrages désormais classiques de I. I Russu ne retiennent que les aspects linguistiques, la morphologie et l’étymologie des noms, dans l’esprit des études indo-européennes qui dominaient alors l’historiographie occidentale. Dans ce sillage, les auteurs qui ont suivi, ont adopté la même perspective philologique qu’ils ont enrichie plus récemment par des études prosopographiques, mais leurs travaux restent ponctuels, limités à une certaine communauté ethnique, à une catégorie sociale ou bien à la population des grandes villes. De là naît le besoin d’un projet plus étendu qui porte sur l’ensemble de la province et qui, tout en tenant compte du caractère interdisciplinaire de l’onomastique, traite à la fois de la position des noms dans le système de la langue et des aspects légaux, politiques et sociaux révélés par les anthroponymes. Dans cette thèse je vise à étudier, de manière critique et détaillée, l’anthroponymie de la Dacie Romaine, en complétant l’enquête prosopographique tournée vers les aspects sociaux par une approche philologique. Les deux jalons chronologiques que j’ai choisi pour encadrer mon ouvrage, seront l’an 106, la date de la défaite des Daces face à Rome, comme terminus post quem, et 271 année qui marque conventionnellement la fin du gouvernement romain en Dacie.L’onomastique de la Dacie est marquée par des influences multiples : influence politique (gentilices ajoutés), religieuse (théophores), ethnique (noms « barbares), influence du milieu militaire (noms latins), de la culture classique (noms grecs), des pratiques étrangères (noms celtes). Il n’y a pas une influence dominante, pareil à la romanisation, l’onomastique telle qu’elle nous a été conservée est un produit entièrement nouveau, née de l’intersection de tous les usages que les habitants de la province ont fait des noms.