Innovations offensives et puissance militaire au vingtième siècle
Auteur / Autrice : | Corentin Brustlein |
Direction : | Jean-Paul Joubert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 28/09/2012 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de droit (Lyon) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Louis Martin |
Examinateurs / Examinatrices : Beatrice Heuser | |
Rapporteur / Rapporteuse : Frédéric Ramel, Pascal Vennesson |
Mots clés
Résumé
Cette thèse s’inscrit dans une perspective combinant le paradigme réaliste des relations internationales et la pensée clausewitzienne, afin d’évaluer l’impact des révolutions dans les affaires militaires (RAM) offensives sur les équilibres internationaux et la puissance militaire des Etats. Au sein d’un système international anarchique, une innovation offensive confère un avantage militaire à son possesseur devant lui permettre de façonner son environnement par un recours à la force pour transformer le statu quo et imposer plus aisément sa volonté à ses adversaires. Cette thèse propose d’évaluer l’impact des RAM offensives du XXe siècle sur la puissance militaire des Etats à l’aune de deux facteurs : la conservation par l’innovateur d’un avantage militaire sur ses adversaires et sa capacité à leur imposer sa volonté en leur infligeant une défaite décisive. La perspective réaliste et clausewitzienne adoptée amène ainsi à rappeler le caractère intrinsèquement interactif et compétitif d’un système anarchique. Source d’avantage militaire pour son possesseur, une RAM offensive est également source de menace et d’opportunité pour les acteurs l’observant. Son apparition et, plus encore, son emploi devraient ainsi susciter des réactions d’équilibre des puissances internes à l’origine d’une diffusion des capacités et d’une efficacité décroissante de l’innovation. Cette thèse rejette ensuite le postulat d’une relation de causalité simple entre RAM offensive et victoire. La capacité d’un innovateur à remporter une victoire décisive est avant tout conditionnée par des considérations politico-stratégiques telles que la définition des buts de guerre et la supériorité de la défensive sur l’offensive. Les hypothèses formulées sont testées à partir de l’étude de trois cas : la révolution des armes combinées de la Première Guerre mondiale, la « guerre-éclair », et la « guerre de précision » apparue au cours des deux dernières décennies.