Le rêve dans l’œuvre de J.-K. Huysman
Auteur / Autrice : | Valerie Roux |
Direction : | René-Pierre Colin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres et arts |
Date : | Soutenance le 07/12/2012 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Litterature, Representation et Ideologies aux XVIIIe-XIXe |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Bara |
Examinateurs / Examinatrices : Alain Pagès, Jean-Marie Seillan |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Parmi les thèmes qui traversent l’œuvre de Huysmans celui du rêve a fait l’objet d’une attention soutenue mais restreinte à quelques œuvres, principalement À Rebours et En Rade. Pourtant, dès ses premiers romans, Huysmans met en scène des rêveurs, taraudés par le désir d’être autres ou d’être ailleurs. Dans ses croquis, ses comptes rendus de Salons, il s’intéresse aux virtualités, aux hypothèses et délaisse la chose vue pour explorer des potentialités. La conversion ne met pas fin à cet attrait, exacerbant au contraire le rejet du monde et la tentation de l’au-delà. Ainsi, l’onirique n’est pas qu’une parenthèse dans des vies médiocres, c’est aussi une modalité de l’écriture. L’attention de Huysmans se porte sur le surgissement : les rêves au cœur du sommeil mais aussi le fantastique du quotidien, le retour du souvenir, les mystères de ce que l’on appelle déjà l’inconscient. Notre ambition est, dans une perspective synchronique, de relever la présence du rêve dans son œuvre et d’envisager les formes qu’il peut prendre. Il s’agit de se demander comment le rêve s’inscrit dans la narration et d’évaluer ce qu’il apporte à des textes dont on sait que le romanesque n’est pas la préoccupation principale. Cependant, il faut se garder de donner de Huysmans l’image d’un idéaliste : son œuvre est fortement marquée par un naturalisme revendiqué et l’auteur exprime constamment son rejet d’un style tiède ou vaporeux. Au désir de « substituer le rêve de la réalité à la réalité même » (À Rebours) s’oppose en permanence une volonté de détruire ces simulacres, de dénier au personnage toute échappatoire. L’ambition formulée d’un naturalisme spiritualiste, dont le modèle lui est fourni par la peinture des Primitifs flamands, permet à l’auteur de concilier ces deux exigences et l’engage sur la voie du roman moderne.