Thèse soutenue

Une histoire critique de l’« hiver du mécontentement » de 1978-1979- Le mouvement syndical britannique face à la crise du travaillisme, l’extension de la conflictualité sociale et la montée de la nouvelle droite thatchérienne

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Auteur / Autrice : Marc Lenormand
Direction : Keith Dixon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes anglophones
Date : Soutenance le 29/09/2012
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Triangle : Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuelle Avril
Examinateurs / Examinatrices : Agnès Alexandre-Collier, Sophie Béroud
Rapporteurs / Rapporteuses : Agnès Alexandre-Collier

Résumé

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Ce travail s’emploie à comprendre la série de conflits sociaux dans les secteurs de l’automobile, du transport routier et des services publics qui se sont déroulés en Grande-Bretagne lors de l’hiver 1978-1979 et sont connus sous le nom d’« hiver du mécontentement » dans la mémoire collective. L’hypothèse défendue est que ces conflits prennent sens et trouvent leur portée à condition d’être analysés à la croisée de trois processus. Le premier est une crise du travaillisme, au sens de fortes tensions politiques au sein du parti travailliste et plus généralement du mouvement ouvrier. Le deuxième processus est une extension de la conflictualité sociale, non pas au sens où le portrait traditionnel des années 1970 comme décennie du militantisme triomphant devrait être accepté, mais dans la mesure où la période est marquée par une syndicalisation croissante et son extension à de nouveaux secteurs d’activité, par un renforcement des structures syndicales aussi bien au niveau national qu’au niveau local dans une logique générale de déconcentration des processus de décision, enfin par l’apprentissage de l’action collective par de nouveaux groupes de travailleurs. La troisième logique, enfin, est la montée de la droite thatchérienne qui puise un arsenal intellectuel renouvelé dans les travaux des think tanks néo-libéraux. Son discours est relayé par une presse gagnée par l’anti-collectivisme de la nouvelle droite. Ces éléments permettent de comprendre ces conflits qui, à l’hiver 1978-1979, opposent, au gouvernement travailliste arc-bouté sur la défense d’une politique de contrôle des revenus, des groupes de travailleurs et leurs organisations syndicales pourtant pro-travaillistes.